QuotaClimat

Détecter la désinformation climatique

Crédit : illustration de Xavier Lucas pour Le Nouvel Obs

C’est une première : les ONGs Data For Good, QuotaClimat et Science Feedback dévoilent les conclusions alarmantes de leur initiative de détection automatisée de la désinformation climatique.

Ce projet, utilisant une combinaison d’intelligence artificielle et une vérification réalisée par des fact-checkers certifiés, révèle une présence conséquente de désinformation climatique dans les médias d’information (télévision et radio).

L’analyse s’appuie sur les données de l’Observatoire des Médias sur l’Écologie et s’inscrit dans le cadre du projet Climate Safeguards. Elle révèle comment les médias grand public, souvent considérés plus résilients que les réseaux sociaux, sont aussi des vecteurs de désinformation climatique.

🔍  Principaux résultats : 

  • 128 cas avérés de désinformation climatique ont été détectés en seulement trois mois, soit une moyenne de 10 par semaine. Cela remet en cause l’idée reçue selon laquelle la désinformation se limite aux réseaux sociaux.
  • La prévalence de la désinformation est notable à proximité des grands moments politiques, comme la semaine de l’inauguration de Donald Trump ou durant les consultations pour des politiques publiques climatiques. Cela indique la vulnérabilité du débat public à des tentatives de manipulation, notamment lors de moments démocratiques déterminants.
  • Sud Radio concentre 31% des cas de désinformation détectés, et les médias privés représentent plus de 85% des cas détectés.
  • Les énergies renouvelables et les véhicules électriques sont les sujets les plus exposés.
  • Lorsqu’on élargit l’analyse aux “discours de l’inaction” – les contenus qui sapent la confiance dans les sciences du climat, les solutions de la transition, ou les défenseurs de l’environnement – 373 cas sont identifiés. Il s’agit d’une analyse distincte de celle portant sur la désinformation, centrée ici sur la propagation de narratifs. 
  • Sur la période étudiée, le temps d’antenne consacré aux enjeux environnementaux est de 2%. Cette faible couverture, combinée au volume de la désinformation, accroît la vulnérabilité des audiences face aux tentatives de manipulation de la science du climat.

Le rapport appelle à une réponse proportionnée de la part des journalistes, du régulateur, du législateur ainsi que des annonceurs. Il invite également à une prise de conscience du grand public, afin de développer un regard critique sur l’information consommée.

Dans l’attente du rapport final prévu en septembre 2025, cette note intermédiaire présente dès à présent les premiers résultats quantitatifs, compte tenu de leur portée publique et de l’intérêt qu’ils suscitent.

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