Notre histoire
L’association QuotaClimat s’est constituée début 2022, en pleine campagne présidentielle française, pour interpeller sur la faible place de la crise écologique dans l’agenda médiatique.
L’initiative fut initiée par Eva Morel, Anne-Lise Vernières et Lola Morel, alors que la crise écologique occupait en moyenne moins de 3% de l’espace médiatique (Baromètre de l’Affaire du Siècle) et était la grande absente du débat public.
Un constat d’autant plus préoccupant, puisqu’en cette même période démocratique majeure, étaient publiés les deux derniers volets du 6e rapport du GIEC alertant sur l’urgence à agir.
La première action fut la publication d’une tribune dans le JDD pour interpeller sur l’importance de médiatiser davantage et mieux les enjeux écologiques, en particulier dans le cadre de la campagne présidentielle laquelle constitue un moment démocratique fort.
Cette tribune appelait les journalistes et les rédactions à prendre l’engagement volontaire de mettre l’accent sur le climat et la biodiversité à hauteur de 20% de l’espace audiovisuel disponible.
Elle fut signée par des milliers de personnes et relayée par des journalistes, des experts, des scientifiques, des politiques de tous bords.
Puis, le collectif a lancé une pétition sur MesOpinions, récoltant plus de 30 000 signatures en quelques jours.
Enfin, QuotaClimat a été à l’origine de la mobilisation #DernierDébat qui avait vocation à interpeller les 2 modérateurs du débat de l’entre-deux-tours, Léa Salamé et Gilles Bouleau. Aux côtés d’une vingtaine d’associations (The Shift Project, WWF, On est prêt etc.) nous leur avons adressé une lettre ouverte ainsi qu’une liste de suggestions de questions pour que ces derniers construisent un débat en cohérence avec l’urgence écologique. Pour la première fois de l’histoire, le débat du 2nd tour consacra 18 minutes (soit 11%) du débat aux enjeux de la crise écologique, et une question fut directement posée par les modérateurs aux candidats sur le sujet. Si les questions ne traitaient que de la production électrique du pays, soit une infime partie des enjeux autour des limites planétaires, nous pouvons nous réjouir de cette avancée et cela doit nous motiver à poursuivre l’action !
Aujourd’hui, QuotaClimat travaille de concert avec les citoyens, les entreprises, les associations, les responsables politiques, les scientifiques et les journalistes, pour interpeller ensemble sur la nécessité d’un traitement médiatique à la hauteur de la crise écologique. Interpellation & Mobilisation citoyenne, Production de données, et Plaidoyer sont les trois axes privilégiés de l’association.
Notre constat
Les crises écologiques progressent et leurs conséquences sont désormais palpables :
- Elles sont matérielles : France assureurs chiffre, à titre d’exemple, à 6,5 milliards d’euros le coût des catastrophes naturelles en 2023. En nette augmentation par rapport aux années précédentes.
- Elles sont démocratiques : parce que les catastrophes naturelles sont un facteur de défiance institutionnelle supplémentaire, et que les politiques écologiques sont souvent instrumentalisées pour créer peur et opposition. Parce que les crises environnementales sont des multiplicateurs de crises, qui sont autant de facteurs déstabilisant les acquis démocratiques.
- Elles sont humaines : 3,3 milliards d’individus seront exposées aux conséquences de la crise climatique à horizon 2050. Les décès liés aux pollutions, aux vagues de chaleur, aux événements météorologiques extrêmes, aux zoonoses, aux pénuries, se comptent déjà par millions.
Les leviers pour y remédier sont nombreux, mais l’un d’entre-eux reste impensé : la mobilisation des journalistes et des médias, c’est-à-dire la production d’une information environnementale en quantité suffisante, exacte et de qualité, dirigée vers l’action plutôt que l’inertie.
Pourtant, le sixième rapport du GIEC l’affirme : « Les médias jouent un rôle crucial dans la formation des perceptions, de la compréhension et de la volonté du public à agir vis-à-vis du changement climatique » (page 2516).
Le triangle de l’inaction, théorisé par Pierre Peyretou, postule que l’inertie écologique résiderait dans un cercle vicieux alimenté par (1) les responsables politiques, (2) les entreprises et (3) les citoyens, tous se rejetant mutuellement la responsabilité.
Nous situons les médias au cœur de ce triangle : en ne sortant pas les responsables politiques de leur zone de confort dans les émissions politiques et débats électoraux, en ne confrontant pas suffisamment les acteurs économiques à leurs contradictions et stratégies d’évitement, et en n’informant que trop peu les citoyens sur les leviers d’action à leur disposition, les médias alimentent l’inaction.
Mais l’inverse est possible. En informant davantage et mieux, en enquêtant en profondeur, les médias peuvent déjouer l’inertie, et se positionner comme contre-pouvoir efficace.
C’est le sens de notre action : les y inciter, par tous les moyens possibles, de l’interpellation à la fabrique de lois adaptées.

Malgré le backlash économique et politique, l’environnement reste la deuxième priorité des Français
Les sondages et les études fluctuent (en fonction de l’intitulé des questions posées), mais Fractures françaises (Ipsos-Sopra-Steria) place l’environnement en deuxième place des préoccupations, après le pouvoir d’achat et avant la délinquance. Malgré le backlash observé depuis la crise agricole, début 2024.
35% des Français sont climatosceptiques… une réaction défensive, anti-écologie politique
D’après le dernier baromètre des représentations sociales de l’ADEME, 35% des Français doutent ou rejettent le consensus scientifique sur le réchauffement climatique. L’étude de Parlons climat montre qu’il s’agit surtout d’un rejet de l’écologie politique, et d’un manque d’agentivité (capacité à agir).
Une réaction liée à l’essor de la mésinformation et désinformation climatique
Selon l’Observatoire européen des médias digitaux, la désinformation climatique représentait 11% de la désinformation totale recensée en 2024.
Elle explose, et concerne de prime abord les messagers de la transition écologique (scientifiques, ONG, écologie politique). Dès lors, les perceptions et la volonté d’agir s’en trouvent impactés.
Les risques
1. Polarisation de l’opinion et instrumentalisation politique
2. Désincitation politique et économique à agir face à l’urgence écologique
3. Démobilisation citoyenne
4. Montée en puissance de la post-vérité
Lien entre information, comportements et opinions
Il n’existe pas d’environnement de choix neutre. En d’autres termes : l’influence est inévitable. Elle peut s’exercer dans un sens, dans un autre, ou favoriser le statu quo.
Nous faisons aujourd’hui le constat qu’en ce qui concerne la transition écologique, l’environnement informationnel incite plutôt au statu quo voire à certains reculs, plutôt qu’à l’ambition.
33%, soit 1 téléspectateur sur 3, affirme qu’un programme de télévision a déjà inspiré un changement dans sa vie (source : Behavioral Insights Team). Le potentiel transformateur est immense.
Les médias modèlent la perception de la réalité, et favorisent tant la capacité à agir que l’acceptabilité de l’action. Deux écoles de pensée le théorisent :
- Agenda Setting: Les médias jouent un rôle central dans la définition des problèmes qui attirent l’attention des gouvernements, et peuvent façonner l’opinion publique en déterminant les questions qui reçoivent le plus d’attention. Selon cette première école de pensée, la mise à l’agenda de la crise environnementale et de sa dimension urgente est possible par une augmentation de la prévalence des sujets environnementaux dans les médias.
- Cultivation Theory: Les individus passant plus de temps à regarder la télévision sont plus enclins à percevoir le monde à travers un prisme aligné sur les messages qu’elle diffuse. Selon cette seconde école de pensée, la diffusion de contenus climato-sceptiques, climato-rassuristes, et globalement l’ensemble des discours de l’inaction favorise la défiance vis-à-vis des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
La structure de l’information est l’un des préalables à l’adhésion collective à la transition écologique. C’est donc précisément sur ce levier que QuotaClimat se positionne, pour en faire un accélérateur plutôt qu’un obstacle. Elle repose sur 4 facteurs principaux :
1. Qui
2. Comment
3. Quand
4. Quoi
Afin que l’information permette le passage à l’action et l’adhésion à la transition, cela implique de :
- Visibiliser les experts et lutter contre la désinformation véhiculée par des figures « reconnues »
- Universaliser et transversaliser la présence de discours environnementaux pour ne pas les cantonner à des figures et espaces spécialisées
- Davantage angler le discours autour des solutions et leurs co-bénéfices
- Augmenter le temps médiatique dédié aux sujets environnementaux pour faciliter l’adhésion tout en médiatisant l’urgence
- Visibiliser les personnes et organisations ayant entrepris des mesures de transition
- Mettre en récit (storytelling) la transition pour lui permettre d’infuser dans nos perceptions quotidiennes
- Visibiliser les solutions à hauteur de leur impact réel
- Mettre en lumière les co-bénéfices de la transition, au-delà des enjeux environnementaux (sanitaires, économiques, sociaux)
- Lutter contre la désinformation, permettant d’œuvrer à une meilleure connaissance générale des enjeux environnementaux
- Permettre la compréhension des mécanismes des crises par du contenu pédagogique dédié
- Faire le lien entre le problème, les causes et les solutions humaines
Nous défendons cet ensemble de prescriptions, permettant de modeler le paysage informationnel de manière à adresser les défis environnementaux vitaux qui se dressent devant nous.
Qui sommes-nous
L’équipe permanente

Eva Morel
Co-fondatrice & Secrétaire générale

Jean Sauvignon
Head of Data

Louna Wemaere
Chargée de plaidoyer international

Léonard Dermarkarian
Chargé de plaidoyer national
Les bénévoles

Lola Morel
Co-fondatrice

Olivier Perret
Bénévole de la première heure

Sara Getin
Graphiste – Bénévole de la première heure

Titouan Rio
Bénévole

Louise Seguin
Bénévole de la première heure

Léonie Roussel
Graphiste – Bénévole de la première heure

Dimitri Colin
Bénévole

Anissa Saudemont
Bénévole

Armelle Nicolas
Graphiste – Bénévole de la 1ère heure

Brune Soubeyrat de Gantho
Bénévole
Le Conseil d’administration

Anne-Lise Vernières
Co-fondatrice – Présidente

Jean Sauvignon
Head of Data

Céline Puff Ardichvili
Administratrice

Fabrice Ferrier
Administrateur