« Une réponse insuffisante face aux manquements répétés de l’antenne », alerte QuotaClimat.
Ce lundi 15 décembre, SudRadio a reçu une nouvelle mise en garde pour « manquements à l’exigence d’honnêteté et de rigueur dans le traitement de l’information, ainsi qu’à l’expression de différents points de vue sur les questions prêtant à controverses. »
Elle fait suite à trois saisines de l’association QuotaClimat pour trois séquences différentes issues de l’émission Bercoff dans tous ses états, instruites par l’Arcom de manière groupée. Ainsi, depuis 2023, SudRadio cumule trois mises en garde pour désinformation climatique.
« Si ce volume de mises en garde pour désinformation climatique est inédit, nous considérons que la réaction reste largement insuffisante au regard du mécanisme de sanctions de l’Arcom. La répétition de ces manquements aurait normalement justifié le passage à une mise en demeure, comme cela a été le cas pour d’autres médias tel que CNEWS. » affirme Eva Morel, secrétaire générale de QuotaClimat.
SudRadio a propagé 90 fake news sur le climat en 8 mois, selon une récente étude réalisée par les ONG QuotaClimat, Data for Good et Science Feedback. Avec CNEWS, Europe 1 et RMC, SudRadio fait partie des 4 principaux relais proactifs de désinformation climatique dans le paysage médiatique français.
55 % des fake news recensées sur cette antenne ont été prononcées par des invités, sans contradiction de la part des journalistes en plateau. Cette situation se reproduit de manière récurrente dans l’émission Bercoff dans tous ses états, où sont régulièrement invités des intervenants climatosceptiques tels que Christian Gerondeau, Rémy Prud’homme ou Jean de Kervasdoué.
De même, l’essayiste Fabien Bouglé, connu pour son opposition aux énergies renouvelables, y est fréquemment convié et y relaie des affirmations erronées, notamment en imputant aux énergies renouvelables des événements tels que le blackout en Espagne ou la hausse des prix de l’électricité.
Suite aux différents rappels à l’ordre de l’Arcom, la rédaction de SudRadio a décidé de déprogrammer le présentateur André Bercoff. Il animera désormais qu’une émission hebdomadaire le vendredi. En parallèle, il a rejoint le média Tocsin, proche de l’extrême droite et de thèses complotistes.
Pour Eva Morel : « La déprogrammation d’André Bercoff témoigne d’une volonté de l’antenne de faire évoluer ses pratiques, mais ne saurait justifier un allègement des sanctions de l’Arcom, car appliquer le droit de manière proportionnée permet de sortir du régime d’impunité, et de désinciter ces pratiques à l’avenir. »
Récapitulatif des mises en gardes de SudRadio pour l’émission “Bercoff dans tous ses états”
Mise en garde publiée le 15 décembre 2025 pour trois séquences :
- Séquence du 2 décembre 2024 : concernant des propos mensongers et complotistes tenus par Fabien Bouglé, sans contradiction au sujet des énergies renouvelables. Il affirme notamment que « elles déstabilisent le mix énergétique par leur caractère intermittent, car il reçoit du « nucléaire constant » incompatible.», et « il y aurait une infiltration des institutions françaises par les anti-nucléaires.»,
- Séquence du 22 octobre 2024 : Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, affirme sans contradiction que : « le réchauffement climatique a du bon : il suffit de regarder le marché du vin et les terrasses parisiennes.»
- Séquence du 29 janvier 2025 : François Gervais, physicien climato-dénialiste, tient des propos climatosceptiques. Il affirme notamment que « le CO2 n’est nullement un polluant, au contraire c’est un fertilisant.» et « il y a toujours eu des fluctuations du climat », pour nier l’origine humaine du phénomène.»
Elle s’ajoute aux deux mises en garde émises en 2024 :
- Mise en garde du 22 octobre 2024 pour :
- une séquence diffusée le 25 mars 2024 : Rémy Prud’homme soutient la thèse selon laquelle le changement climatique serait encore une science « floue et douteuse ».
- une séquence ayant lieu le même jour. Christian Gérondeau, défend des thèses climatosceptiques : « S’il y a eu des températures élevées autour de l’an 1000 c’était pas dû aux voitures diesel, ce sont des phénomènes naturels, des cycles ! ».
- Mise en garde du 4 juin 2024 pour une séquence du 7 décembre 2023 : François Gervais nie à nouveau l’origine humaine du changement climatique.
