Alexis de Tocqueville considère que les médias sont, en démocratie, “un pouvoir sans contre-pouvoir”.
Mais qu’en est-il lorsque ces médias abusent de leur pouvoir, en sous-informant, mal-informant, involontairement ou sciemment ?
C’est ce qui se passe en matière d’information environnementale : les écueils et les carences dans la couverture de ces sujets sont nombreux, et ralentissent l’action .
Ensemble, nous pouvons y remédier. Nous pouvons faire preuve de nuance, en exprimant notre attachement à la liberté de la presse, tout en faisant preuve d’une exigence forte à son égard. Car un pouvoir sans contre-pouvoir ne saurait être bien exercé.
C’est la raison pour laquelle nous interpellons les acteurs médiatiques nationaux sur la couverture médiatique des enjeux environnementaux, en les confrontant à leur responsabilité éditoriale. Nous diagnostiquons ainsi des manquements aux obligations déontologiques et légales auxquelles sont tenus les éditeurs de médias vis-à-vis de l’Arcom, parmi lesquelles :
- Honnêteté et indépendance de l’information et des programmes ;
- Pluralisme de l’expression des courants de pensée et d’opinion ;
- Maîtrise de l’antenne ;
- Protection de l’environnement et lutte contre le réchauffement climatique.
Les carences que nous diagnostiquons régulièrement sont de plusieurs ordres :
1. Faits & Opinions
2. Expertise
3. Dissonance
4. Transversalité
5. Causalité
6. Solutions
Nous mettons aussi en avant des contenus médiatiques inspirants, innovants, pour faire rayonner cette diversité éditoriale au sein de la profession. Ces bonnes pratiques sont par exemple :
- La sanctuarisation de temps dédiés à l’information environnementale dans des temps de grande écoute (matinale radio, journal télévisé) ;
- La visibilité donnée à des entrepreneurs de la transition (entreprises, associations, élus) pour essaimer ;
- La visibilité donnée aux co-bénéfices de la transition – en matière de santé, de pouvoir d’achat, de bien-être ;
- L’adoption d’angles éditoriaux nouveaux – les médias spécialisés sont généralement à l’avant-garde en la matière ;
- L’investissement de certains médias dans des enquêtes et programmes d’investigation sanitaires et environnementales permettant la révélation de nouveaux éléments, souvent utilisés ensuite par la justice ;
- La vérification de faits et de narratifs fallacieux très visibles dans le débat public.
Comment agir à nos côtés ?

Faire corps : en nous suivant sur nos réseaux sociaux, et en donnant du retentissement à nos interpellations. Car, grâce à la visibilité que vous leur donnez, elles fonctionnent !
- Franceinfo a publié un rectificatif suite à une intervention climatosceptique dans ses programmes.
- Courrier International a modifié le titre d’un article faux suite à notre interpellation.

Actionner les leviers juridiques en place : en saisissant l’Autorité de régulation audiovisuelle lorsque des manquements forts sont constatés. Car, de cette manière, nous pouvons construire et consolider une jurisprudence !
- Le 25 juin 2024, l’Arcom a mis en garde (pour la première fois) Sud Radio pour désinformation climatique non-contredite. Spécifiquement, elle a relevé que plusieurs déclarations venaient contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique actuel, par un traitement manquant de rigueur et sans contradiction.
- Le 3 juillet 2024, l’Arcom a sanctionné financièrement, à hauteur de 20 000€, CNEWS pour désinformation climatique non-contredite. Spécifiquement, elle a relevé que les propos de l’intervenant sur l’absence d’influence humaine sur le réchauffement climatique n’ont suscité aucune réaction de la part des autres personnes présentes en plateau, et que cela relève d’un manquement à l’obligation de CNEWS d’assurer une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des différents points de vue.
- Le 22 octobre 2024, l’Arcom a de nouveau mis en garde Sud Radio pour désinformation climatique non-contredite. Spécifiquement, elle a considéré que plusieurs déclarations venaient contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique, par un traitement manquant de rigueur et sans contradiction suffisante, ce qui caractérise un manquement de l’éditeur à l’obligation d’honnêteté et de rigueur de l’information qui lui incombe, ainsi qu’un manquement à son obligation de maîtrise de l’antenne.
Ces décisions sont des précédents à l’échelle mondiale. Saisir l’Arcom en masse accélère la prise de décision : nous avons donc besoin de vous !