QuotaClimat

La Data au service du plaidoyer

Tordre le cou aux idées reçues et produire des données fiables et de références : un des piliers de notre action

1. Les médias en parlent déjà beaucoup

Si certains peuvent ressentir une “fatigue informationnelle”, cela semble plutôt dû à la nature anxiogène de l’information environnementale (tournée sur les conséquences des crises environnementales) plutôt qu’à la quantité en elle-même, encore dérisoire – quelques pourcentages de temps d’antenne – comparée à l’ampleur de la catastrophe en cours. À titre de comparaison, le COVID occupait jusqu’à 75% de temps d’antenne lors du pic de la pandémie – un exemple démontrant la capacité d’une crise à saturer l’espace médiatique lorsque cela paraît justifié.

2. Les médias en parlent de plus en plus

Il est tentant de croire que la situation s’améliore. Si le nombre d’articles spécifiquement consacrés aux conséquences des crises environnementales augmente – mécaniquement, les crises se manifestent plus concrètement sur nos territoires – le pourcentage de temps d’antenne (télé / radio) consacré aux enjeux écologiques au global suit une tendance baissière (-30% en 2024 par rapport à 2023).

3. La désinformation n’existe pas dans les médias

Si seulement. Si la désinformation est massive sur les réseaux sociaux, elle pénètre aussi les médias traditionnels, faisant son chemin vers une normalisation dans les discours. Nos travaux de veille et d’objectivation visent à quantifier et qualifier cette évolution.

Chez QuotaClimat, et avec tous nos partenaires, nous quantifions et qualifions le traitement médiatique des crises environnementales. La production de données fiables et de références permet de dépasser les idées reçues, d’objectiver le constat, et de rechercher des solutions adaptées.

Quantifier l’ampleur de la couverture médiatique des sujets environnementaux, c’est la question du « Combien ?« . C’est se rendre compte du niveau d’exposition réel de la population aux enjeux. C’est se poser la question de l’évolution de cette couverture, de sa dépendance à d’autres sujets politiques et géopolitiques, voire de son risque d’éviction du paysage médiatique.

Qualifier la couverture, c’est se poser la question du « Quoi ? » mais également du « Comment ?« . Quelles sont les thématiques abordées ? Les secteurs d’activités ? La crise de la biodiversité est-elle moins couverte que la crise climatique ? Quelle est la part des solutions parmi l’ensemble du contenu environnemental ? Quelle est la prévalence de la désinformation climatique dans les médias traditionnels ? Quelle différence entre audiovisuel et presse écrite ?

L’objectivation du traitement médiatique des enjeux écologiques est un point de départ pour de nombreuses parties prenantes :

  • Société civile et ONG, pour sensibiliser chacune et chacun, faire entendre nos voix auprès des institutions et proposer des solutions ;
  • Citoyennes et citoyens, pour mieux comprendre les médias qui les informent chaque jour et les interpeler à nos côtés ;
  • Pouvoirs publiques, régulateurs et législateurs, parce qu’outiller la prise de décision de données fiables est indispensable ;
  • Médias, journalistes, éditeurs, actionnaires, pour identifier en interne les leviers d’amélioration.

L’Observatoire des Médias sur l’Ecologie

Aux côtés d’un consortium d’acteurs soutenu par l’ADEME et l’Arcom, QuotaClimat développe l’Observatoire des Médias sur l’Ecologie, quantifiant et qualifiant le traitement médiatique des enjeux écologiques, dans l’audiovisuel et la presse écrite française. 

Ce consortium est composé des associations Data For GoodExpertise ClimatClimat Médias, et des entreprises Mediatree et eleven strategy

Il est appuyé par un comité d’experts. L’Observatoire a notamment pour tâche de produire de la donnée quantitative et qualitative sur la couverture médiatique des crises environnementales : changement climatique, effondrement de la biodiversité, crise des ressources naturelles.

Ses premiers résultats sont officiellement publics depuis le 7 novembre 2024, dont notamment :

  • Les enjeux environnementaux représentent une moyenne de 3,7% de temps d’antenne en 2024, en diminution de 30% depuis 2023.
  • La biodiversité et l’érosion des ressources naturelles sont le parent pauvre du traitement médiatique des enjeux environnementaux. Ces crises sont 2 à 4 fois moins traitées que le climat.
  • Les pics de couverture sont liés aux événements météorologiques extrêmes, mais la couverture des solutions environnementales, elle, n’augmente pas. Le risque est de créer un sentiment de “fatigue informationnelle”, une démobilisation ou une réaction de déni chez le public.
  • Parmi les secteurs d’activités mentionnés par les médias lorsqu’ils parlent de climat ou d’environnement, le secteur du bâtiment semble insuffisamment traité au regard de son rôle dans les émissions de gaz à effet de serre et la transition écologique.
  • Comme pour le reste de l’information, les événements politiques majeurs sont des déclencheurs de contenus médiatiques sur l’environnement. A fortiori, lorsque l’actualité politique met les questions environnementales en sourdine, les médias le font aussi, ce qui peut expliquer une partie de la baisse de la couverture constatée depuis le printemps 2024.
  • Lors de la COP 29, le climat a occupé 5.1% de temps d’antenne : c’est 12% de moins que durant la COP 28 (5.8%). Malgré cette baisse entre les deux éditions, on peut toutefois observer une augmentation globale du temps d’antenne dédié au climat pendant la conférence, par rapport aux moyennes de 2023 (4,5%) et 2024 (3%).

Le projet en open-source sur GitHub est disponible ici. Kudos à Paul Leclercq pour son travail monumental sur le sujet.

La détection automatisée de la désinformation climatique dans les médias

Notre rapport international sur le sujet sorti en novembre 2024 le rappelle : la désinformation climatique ne se cantonne pas aux réseaux sociaux, elle touche également les médias traditionnels. Ce faisant, elle se normalise, la confusion entre faits et opinions s’installe, et obstrue l’action climatique.

Afin d’objectiver ce constat, d’estimer la prévalence de la désinformation environnementale, d’illustrer ses occurrences renforcées lors de moments politiques, économiques ou géopolitiques forts, nous travaillons activement à la détection et la remontée automatisée de cette désinformation.

À l’échelle nationale, l’Observatoire des Médias sur l’Ecologie est lauréat d’Alternatives Vertes 2 (appel à projets de France 2030), pour travailler sur l’année à venir à la détection de la désinformation, aux côtés de nos partenaires : Climat Médias, Expertises Climat, Data For Good, eleven Strategy, Mediatree.

À l’échelle internationale, nous sommes lauréats de JournalismAI aux côtés de Sciences Feedback et Data For Good, pour enrichir et élargir ces travaux à plusieurs pays pilotes, dont le Brésil et l’Allemagne.

Notre baromètre pilote développé avec Data For Good avait pu établir que :  

  • Les médias ont 20 fois plus traité de la Coupe du monde au Qatar que de la COP15 sur la biodiversité, elle-même couverte à hauteur de 0,3 % de l’espace médiatique sur les deux semaines de l’évènement ;
  • La COP 27 a occupé 1,4% du volume médiatique durant les deux semaines de l’évènement. C’est moins que la COP 26, qui avait occupé 1,8% du total de l’espace médiatique ;
  • Le GIEC a occupé 13 fois moins d’espace médiatique que la réforme des retraites.